Épaisse bande dessinée à la couverture en carton rigide, imprimée sur un beau papier blanc, l'objet fait plaisir à voir, mais quel est son bilan carbone ?

Sur la forme, c'est un dialogue joliment illustré entre Christophe Blain, le dessinateur, et Jean-Marc Jancovici, le spécialiste du réchauffement climatique. le premier joue le rôle du candide, le second celui du sage.

L'illustration que c'est l'énergie abondante, et la mécanisation de tout, qui ont créé le monde que nous connaissons, est la partie la plus intéressante. Nous sommes tous des "Iron Man", étant assistés continuellement de deux-cents esclaves mécaniques. Les gens ne s'en rendent pas compte de tous les efforts qu'ils n'ont pas à fournir pour se nourrir, se déplacer, à quel point le travail dans les services est plus facile que dans l'agriculture avant la mécanisation. Mais toute vie humaine, dans le monde actuelle, est énergivore. Que se passe-t-il quand l'énergie disponible cesse d'augmenter, voire décroît ? Notre mode de vie doit s'adapter mais même cela, est-ce suffisant ? La décroissance elle-même serait-elle suffisante ?

La lecture de cette bande dessinée ne rend pas optimiste. On sent que les auteurs ne nous laissent pas d'alternative entre, d'une part, la généralisation de l'électricité nucléaire, et d'autre part, la dépopulation massive de la planète. Tout cela est habilement tourné, abordant même, juste à la fin, la cause psychologique sous-jacente, qui s'appellerait le striatum. J'ai ressenti que le sujet devenait trop complexe et que la fin n'en est pas vraiment une.