«Un bébé pour Rosemary» a été écrit en 1967. C'est le deuxième roman de l'écrivain new-yorkais Ira Levin (1929-2007).

Le roman se déroule en 1965 à New-York. Rosemary et Guy Woodhouse forment un couple sans enfant, bien intégré dans leur ville. Guy est un acteur de 33 ans, talentueux mais encore méconnu. Rosemary a 28 ans, est femme au foyer, et souhaite avoir trois enfants. Guy n'est pas contre l'idée d'être père, mais il veut d'abord accéder à la notoriété.

Un beau jour, Rosemary convainc Guy De déménager dans un immeuble ancien, le Bramford, "une monstrueuse bâtisse éléphantesque et victorienne où s'imbriquent une quantité d'appartements très haut de plafond" (premier paragraphe), mais connu des férus d'Histoire locale en raison d'une série d'événements macabres qui s'y sont déroulés depuis sa construction. Pas facilement impressionnable, le couple s'installe, redécore l'appartement, et fait rapidement connaissance avec les Castevet, un couple de retraités gentils, prévenants, mais quand même collants…

Alors, que dire sur ce roman?

En premier lieu, que ses 313 pages se lisent rapidement, ce qui est une constante chez Ira Levin. Son style est cinématographique, centré sur les actions et les dialogues des personnages. Les descriptions sont courtes et les passages d'introspection, bien qu'assez nombreux, servent à faire avancer l'histoire. Évidemment, l'auteur maîtrise tous les détails, comme dans les bons romans policiers (je dis "évidemment" mais c'est toujours aussi saisissant de constater que tous les éléments d'une histoire s'imbriquent parfaitement).

J'ai longtemps cru que ma note serait de 5 étoiles, et finalement, je n'en mets que 4,5. Même si la construction et le style sont irréprochables, et qu'on ne peut pas poser ce livre avant la fin d'un chapitre, le fait que l'auteur joue autant avec les nerfs du lecteur m'a rappelé certains épisodes de la série télévisée «La quatrième dimension», et a suscité chez moi les mêmes sentiments d'attente, d'anormalité, d'inquiétude, que je trouve assez "inconfortables".

Si, contrairement à moi, vous n'avez pas peur des ambiances angoissantes, l'histoire de Rosemary et de son futur bébé devrait vous plaire car techniquement, ce roman est extraordinaire.