La quatrième de couverture est une plaisanterie. Ce livre serait, à en croire son éditeur, "troublant, profond". C'est en réalité un roman incroyablement ennuyeux, pour rester poli, et le fait que l'auteur soit académicien n'est sans doute pas étranger à la complaisance dont il a pu bénéficier. Ce roman a même reçu le "Grand prix du roman de l'académie française". On se pince.

Jugez donc : il faut 151 pages (sur 281) pour qu'un crime soit commis. de fait, tout le début du roman est assommant, à tel point que même le héros, un certain Julien Wiener qui vient d'être nommé consul dans une ville d'Italie, passe les premières dizaines de pages à somnoler et à s'ennuyer dans cette ville envahie par la neige et la glace.

Le roman aurait dû commencer au moment de l'entrée du nouveau consul dans l'aristocratie locale, qui ne survient qu'à la page 100. On se dit que le roman va enfin devenir autre chose qu'un étalage de la culture artistique de son auteur, mais patatras ! Il s'ensuit des réceptions entre gens de la haute société, pendant lesquelles le héros fait la rencontre de tellement de personnes qu'on passe d'un personnage solitaire à une bonne quinzaine, vingtaine peut-être, de noms et prénoms à apprendre, sans qu'on ne sache jamais qui est un personnage important ou totalement anecdotique pour la suite.

Il me reste cent pages à lire, mais je sais déjà que je ne recommande pas ce roman, très mal construit et même pas bien écrit. J'en retiens une chose : après ma lecture déçue du "Jeune homme vert" de Michel Déon, je me méfierai à l'avenir des romans écrits par des académiciens français.

Mise à jour : quelques heures plus tard, ayant terminé ce roman, je comprends enfin, juste à la fin, où voulait en venir l'auteur. Malheureusement, la lecture a été lente et pénible, et comme j'ai même failli abandonner, je maintiens ma note de 0,5 étoile.

Ma note : 0,5 / 5

Citations :

  • Encore devait-il dîner le plus souvent en compagnie de Despins, dont il ne s'était pas encore rendu compte qu'il supportait de plus en plus mal l'arrogance froide et déterminée.
  • Elle lui fit ensuite visiter l'intérieur de l'ancien couvent. Il n'y avait que les tableaux anciens, des maîtres siennois ou florentins du XIIIème siècle, une Vierge enceinte de Taddeo Gaddi, des cassoni peints de motifs profanes, une noce, un tournoi. Au mur d'une pièce nue qui semblait n'être faite que pour l'accueillir, se trouvait une Annonciation anonyme. Les paroles qui s'échappaient en lettres d'or de la bouche de l'Ange étaient non pas des mots de paix, mais des mots de douleur, et la Vierge enfantine qui l'écoutait ramenait à demi son voile devant son visage en un geste de frayeur. Comme Lionella Schönberg, elle avait le regard très pâle, mais ses yeux étaient fendus à la manière des primitifs de Bologne.